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_juste comme ça, un peu pour rien.
15 octobre 2006

_sourire

Elle était sur un banc. Comme à son habitude. Je passais tous les jours par ce petit square. Ca me faisait faire un détour mais je m’en moquais du moment qu’elle était là. Elle était brune, des cheveux longs, bouclés, avec de légers reflets auburn. Des cheveux si beaux, semblant si doux qu’on avait une envie incontrôlable d’y plonger sa main et de les caresser. Ses yeux étaient également magnifiques. Magnifiques. Verts avec une pointe de bleu, des yeux rieurs sur un visage triste. Oui, triste. Pas une seule fois je ne l’ai vue sourire, elle avait l’air tellement dépitée. Une jeune fille vide. Oui ça doit être ça. Une « pauvre petite fille riche » qui a tout pour elle. C’était tellement dommage de gâcher un visage si merveilleux. J’avais envie d’aller la voir, de la secouer un bon coup, de lui dire à quel point elle était belle. A quel point le petit quelque chose dont on rêve tous se dégageait d’elle. Rien qu’en souriant une toute petite minute elle aurait pu illuminer ce petit square pour une semaine entière. Puis un jour, je suis allé au parc. Par habitude, machinalement, comme si mes pieds m’y avaient emmené tous seuls. J’ai tout de suite songé qu’aujourd’hui ne serait pas un de ces jours semblables à tous les autres. Il flottait un petit truc dans l’air qui faisait toute la différence. Je n’aurais pas su dire ce que c’était. Juste que c’était beau, magique. Je l’ai immédiatement remarquée sur son banc. Celui tout au fond à droite. Dans le coin où il n’y avait presque jamais personne mais là où on pouvait voir tout ce qu’il se passait. L’endroit le plus féerique, celui où on entendait les rires des enfants et où l’on pouvait voir leurs bêtises de mômes à sauter dans les flaques et s’marrer. Je me sentais complice, me remémorant mes souvenirs d’enfance et toutes les fois où ma mère m’avait disputé lorsque je rentrais complètement trempé mais joyeux. Ce jour là, elle les regardait ces gosses avec se yeux pétillants. Et pour la première fois je la vis sourire. Pas un de ses sourires nostalgiques comme j’avais eu si souvent. Non, un sourire franc, sincère. Un sourire de ceux lorsque l’on est heureuse, quand la vie nous sourie. J’ai tout de suite pensé qu’elle était amoureuse. J’avoue que ça m’as fait un petit pincement au cœur. Je pensais tellement qu’un jour j’aurais enfin le courage de lui adresser la parole et réussir à lui faire décrocher ce rire si convoité. Mais j’ai été content pour elle. Soulagé de voir que le bonheur emplissait enfin son si doux visage. Je ne saurais jamais pourquoi elle souriait comme ça. Tout ce que je me rappellerais c’est que ce si beau sourire m’aura apporté un petit bout de gaieté durant ces nombreuses journées maussade. Rien qu’en pensant à son sourire si sincère mon visage sera empli de joie à chaque fois.
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